Table of Contents

  • Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE présentent une évaluation annuelle des principales évolutions et perspectives des marchés du travail des pays membres. Chaque édition contient également des chapitres consacrés à certains aspects du fonctionnement des marchés du travail et aux implications pour l’action publique, dans l’objectif de promouvoir des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. L’édition de cette année examine l’évolution récente des salaires, les déterminants de la contraction de la part du travail dans le revenu national, les effets de la négociation collective sur les performances du marché du travail, les mesures adoptées pour faciliter le retour à l’emploi des travailleurs licenciés pour motifs économiques, les causes et les conséquences de l’évolution récente de la couverture de l’assurance chômage, et les raisons pour lesquelles l’écart entre hommes et femmes en termes de revenus du travail se creuse au cours de la vie active.

  • Pour la première fois depuis que la crise financière mondiale a éclaté en 2008, on dénombre aujourd’hui dans la zone OCDE davantage d’actifs occupés qu’avant la crise. Dans la quasi-totalité des pays, le taux de chômage se situe en deçà, ou presque, du taux constaté avant la crise. Le nombre d’emplois vacants a atteint un niveau record dans la zone euro, aux États-Unis et en Australie. Or, de plus en plus, ces postes restent vacants pendant de nombreux mois, à mesure que les tensions s’accentuent sur le marché du travail.

  • Si les effets de la crise financière mondiale sur la qualité des emplois et l’inclusivité continuent de se faire sentir, les taux d’emploi se sont hissés à un niveau historiquement élevé dans la plupart des pays de l'OCDE et le taux de chômage moyen a rejoint son niveau d’avant la crise. Pour autant, la croissance des salaires nominaux demeure sensiblement inférieure à ce qu’elle était avant la crise pour des niveaux de chômage comparables, et la courbe de Phillips – qui illustre la relation entre le chômage et la croissance des salaires – a continué à se déplacer vers le bas pendant la reprise. Les anticipations de faible inflation et le ralentissement de la productivité, qui ont marqué la récession et ne se sont pas encore totalement inversés, ont contribué à ce phénomène. Les emplois faiblement rémunérés jouent aussi un rôle déterminant : les travailleurs à temps partiel, en particulier, ont vu leurs revenus diminuer sensiblement par rapport à ceux des travailleurs à temps plein, parallèlement à une montée du travail à temps partiel subi dans un certain nombre de pays. Par ailleurs, le salaire comparativement faible des travailleurs ayant traversé récemment une période de chômage, conjugué à des taux de chômage toujours élevés dans certains pays, ont conduit à une hausse du nombre de travailleurs à bas salaire, avec à la clé un ralentissement de la croissance moyenne des salaires.

  • Le présent chapitre examine l'évolution des performances des marchés du travail depuis le début de la crise financière mondiale. Dans les pays de l’OCDE, les marchés du travail renouent avec leurs niveaux d’avant la crise en termes de quantité d’emplois, à quelques exceptions près seulement, tandis que la situation est plus mitigée en ce qui concerne la qualité des emplois et l’inclusivité. Pour autant, la croissance des salaires nominaux reste sensiblement inférieure à ce qu’elle était avant la crise pour des niveaux de chômage comparables, et le décalage de la relation entre le chômage et la croissance des salaires s’est poursuivi pendant la reprise. Ce chapitre analyse les déterminants du ralentissement prolongé de la croissance des salaires. Si les anticipations de faible inflation et la décélération de la croissance de la productivité restent les principaux moteurs à l'œuvre, la dynamique des emplois faiblement rémunérés et de leurs salaires a aussi joué un rôle déterminant dans le ralentissement général de la croissance des salaires.

  • Au cours des vingt dernières années, dans de nombreux pays de l’OCDE, la croissance des salaires médians réels s’est dissociée de celle de la productivité du travail, en partie sous l’effet de la contraction de la part du travail. Le présent chapitre analyse les déterminants de l’évolution de la part du travail dans le revenu des facteurs à partir de données recueillies à la fois au niveau des secteurs et au niveau des entreprises. Les progrès technologiques enregistrés dans le secteur des biens d’équipement et la participation accrue aux chaînes de valeur mondiales ont contribué au déclin de la part du travail. Toutefois, les effets des innovations technologiques sont nettement moins marqués pour les travailleurs hautement qualifiés. Dans les pays où la part du travail recule, on observe à la fois un déclin à la frontière technologique et une redistribution des parts de marché au profit des entreprises « superstars » à faible intensité de travail (conformément à une dynamique de « winner-takes-most »). Le déclin constaté à la frontière technologique tient davantage à l’arrivée à cette frontière d’entreprises à moindre intensité de travail qu’à une contraction de la part du travail dans les entreprises déjà situées à la frontière technologique, ce qui donne à penser que jusqu’à présent, ce processus est principalement déterminé par le dynamisme technologique plutôt que par le jeu des forces anticoncurrentielles.

  • Ce chapitre analyse la contribution de la négociation collective au bon fonctionnement du marché du travail dans les pays de l’OCDE. Il se fonde sur la description détaillée des systèmes et des pratiques de négociation collective présentée dans les Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2017. Il s’appuie sur un vaste ensemble de données au niveau des pays, des secteurs, des entreprises et des individus pour examiner le lien entre différents dispositifs de négociation collective et l’emploi, les salaires, les conditions de travail, les inégalités salariales et la productivité. Il analyse ensuite la manière dont les grandes organisations syndicales et patronales, les extensions administratives, les formes organisées de décentralisation et la coordination des salaires peuvent favoriser un meilleur équilibre entre inclusivité et flexibilité du marché du travail.

  • Ce chapitre est consacré à l’analyse des moyens par lesquels les programmes du marché du travail peuvent réduire au mieux les coûts supportés par les travailleurs qui perdent leur emploi suite à la fermeture de leur entreprise ou pour d’autres raisons économiques (« licenciés économiques »). Il montre qu’un nombre considérable de suppressions d’emplois ont lieu chaque année et qu’une part importante des travailleurs concernés – notamment les travailleurs âgés exerçant des emplois manuels – subit une grosse perte de revenu du fait à la fois des longues périodes d’inactivité et d’une reprise d’emploi à un salaire inférieur. Étayé par des études détaillées des mesures d’aide aux licenciés économiques mises en œuvre dans neuf pays de l’OCDE, il illustre par maints exemples comment les politiques actives du marché du travail et les allocations de chômage peuvent être employées efficacement pour garantir que les coûts d’ajustement du marché du travail inhérents à une économie dynamique sont maintenus aussi bas que possible et ne se concentrent pas injustement sur les individus dont la mobilité professionnelle est la plus limitée.

  • Ce chapitre examine la portée des régimes d’indemnisation du chômage, passe en revue les tendances récentes concernant le nombre de bénéficiaires d’allocations et présente d’autres mesures possibles de la couverture de l’assurance chômage à des fins de comparaison. Une analyse de décomposition est effectuée pour un groupe déterminé de pays, dans le but de recenser les principaux moteurs de l’évolution de la couverture, et notamment les changements constatés sur le plan démographique et du marché du travail, ainsi que les réformes des politiques d’indemnisation. Dans la majorité des pays, seule une minorité de demandeurs d’emploi perçoit des allocations de chômage, et bien que le nombre de bénéficiaires ait considérablement augmenté dans les premiers temps après la crise, cela n’a pas suffi à enrayer la tendance au long cours, mise en évidence dans des études antérieures, d'un rétrécissement graduel de la couverture des allocations. Si les effets de composition jouent un rôle majeur dans le déclin récent de la couverture de l’assurance chômage, celui-ci résulte aussi en partie des réformes engagées par les pouvoirs publics, qui ont réduit la générosité des allocations de chômage dans l’intention soit de dégager des économies budgétaires soit d’inciter les chômeurs à intensifier leurs efforts de recherche d’emploi.

  • Ce chapitre commence par décrire la vie active des femmes, notamment ce qui la distingue de celle des hommes et l’influence de ces différences sur leur revenu du travail tout au long du cycle de vie. Il analyse ensuite les raisons de nature à expliquer ces différences de trajectoire professionnelle, mettant en lumière des moments charnières de la vie professionnelle des femmes susceptibles de les pénaliser sur ce plan et étudiant le rôle de la mobilité professionnelle, de la naissance des enfants et du travail à temps partiel. Il propose en outre un cadre susceptible d’aider les pouvoirs publics à identifier les causes d’inégalité propres à leur pays pour pouvoir ensuite relever le défi complexe et composite que constitue l’inégalité entre femmes et hommes sur le marché du travail. Enfin, il formule des recommandations que pourraient suivre les pouvoirs publics pour remédier à ces causes d’inégalité spécifiques à chaque pays et continuer de faire progresser la situation des femmes sur le marché du travail.