Avant-propos

Les données et les statistiques sont inscrites dans l’ADN de l’OCDE. Elles étayent, façonnent et éclairent nos conseils sur les politiques à suivre pour promouvoir des politiques meilleures pour une vie meilleure dans tous les pays avec lesquels nous collaborons, plus d’une centaine au total, représentant toutes les régions du monde et tous les niveaux de développement.

À l’heure où les fausses nouvelles et les faits alternatifs foisonnent, les données exactes sont d’autant plus essentielles. Tous les citoyens ont droit à une information véridique, fiable et accessible et ce tout particulièrement dans le domaine du développement depuis que les dirigeants de la planète ont adopté, en septembre 2015, le programme de développement durable à l’horizon 2030, porteur de tant de transformations. La concrétisation des Objectifs de développement durable (ODD) exigera des choix éclairés sur les priorités et les stratégies à privilégier et nous aurons besoin, pour opérer ces choix, d’une base de connaissances plus solide que celle dont nous disposons aujourd’hui.

Le déficit persistant de données de base et les lacunes des systèmes statistiques demeurent un obstacle majeur sur la voie de la réalisation des ODD. Pour environ les deux tiers des 232 indicateurs relatifs aux ODD, par exemple, les données font défaut, et pour 88 indicateurs, on ne dispose ni d’une méthodologie convenue, ni de données permettant d’obtenir des mesures. Même lorsque les données sont disponibles, elles sont souvent insuffisamment ventilées, ce qui complique, pour les responsables, l’observation ou la comparaison des situations de différentes catégories de population ou communautés.

L’une des principales raisons de cette faiblesse des capacités tient au fait que dans les pays en développement, les ressources consacrées aux statistiques officielles ne sont pas à la hauteur des besoins. L’aide allouée au renforcement des systèmes statistiques a représenté environ 0.30 % du total de l’aide publique au développement ces trois dernières années, soit l’équivalent de 600 millions USD par an.

C’est pourquoi l’OCDE a décidé de faire des données au service du développement le thème central de cette édition du rapport annuel Coopération pour le développement. La bonne nouvelle, c’est que les conditions n’ont jamais été aussi propices pour que les pays en développement puissent mettre à profit la révolution des données. La pression qui s’exerce à l’échelle mondiale en faveur d’une formulation des politiques fondée sur des données factuelles et l’importance centrale que revêtent les données pour la réalisation des Objectifs de développement durable font, compte tenu des perspectives ouvertes par les nouvelles technologies, que la production et l’utilisation des données deviennent plus faciles, plus rapides et moins coûteuses.

Ce rapport présente non seulement une analyse globale et approfondie des contraintes politiques et structurelles auxquelles les pays sont soumis, mais aussi des solutions concrètes à l’intention des responsables de l’action publique désireux de saisir les opportunités inédites qui s’offrent à eux et de mettre les données au service du développement. Il décrit comment les pouvoirs publics, les bureaux statistiques nationaux, les citoyens et les partenaires au développement publics et privés peuvent unir leurs efforts afin de combler les déficits de données et de produire et d’exploiter des données de meilleure qualité à l’appui de politiques meilleures pour une vie meilleure.

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Angel Gurría,

Secrétaire général de l’OCDE