• Cette édition du Panorama de la santé présente un nouveau chapitre sur l’accès aux soins de santé, qui s’appuie sur les travaux récents de l’OCDE dans ce domaine (de Looper et Lafortune, 2009). Assurer un accès adéquat aux soins de santé jugés essentiels est un objectif important de la politique de santé dans tous les pays de l’OCDE. Le suivi de l’accès aux soins de santé est donc un aspect important de l’évaluation de la performance des systèmes de santé.

  • La plupart des pays de l’OCDE aspirent à fournir un accès égal aux soins de santé à toutes les personnes selon leur besoin. Une méthode pour évaluer l’égalité d’accès aux services consiste à étudier les déclarations de besoins de santé insatisfaits. Les problèmes que rapportent les patients dans l’obtention des soins reflètent souvent des obstacles significatifs.

  • La couverture des soins de santé est un élément important de l’accès aux biens et services médicaux, permettant de se couvrir contre les aléas d’un accident ou d’une maladie grave. Elle permet également un meilleur accès aux traitements et aux mesures de prévention (OCDE, 2004c). La couverture (publique et privée) de la population constitue toutefois un indicateur imparfait de l’accessibilité aux soins, car celle-ci dépend du « panier » de produits et de services de santé inclus et du degré de participation des patients au coût de ces services.

  • La protection financière apportée par la couverture de l’assurance maladie publique ou privée réduit substantiellement le montant que les personnes paient directement pour les soins, mais dans certains pays le poids de ces dépenses directes sur les ménages peut continuer de créer des barrières à l’accès aux soins de santé. Les ménages qui ont des difficultés à payer leurs factures médicales peuvent reporter à plus tard les soins de santé nécessaires ou y renoncer (Hoffman et al., 2005; May et Cunningham, dans Banthin et al., 2008). En moyenne dans les pays de l’OCDE, 18 % des dépenses de santé sont payées directement par les patients (voir l’indicateur 7.6 « Financement des dépenses de santé »).

  • Dans tout pays, l’accès aux soins médicaux nécessite un nombre suffisant de médecins et une répartition géographique adéquate de ces derniers. Un manque de médecins dans une région peut accroître la durée des déplacements pour les patients et augmenter la charge des médecins, ce qui peut entraîner des délais d’attente plus longs pour recevoir les soins. En mesurant les disparités de la « densité » de médecins entre les régions d’un même pays, on obtient une certaine indication de l’accessibilité de leurs services. Toutefois, les régions peuvent contenir une combinaison de populations urbaines et rurales, de telle sorte que, même si une région a une forte densité de médecins, les habitants des zones reculées peuvent néanmoins avoir à faire de longs déplacements pour recevoir des soins médicaux. En outre, les services que les médecins offrent doivent concorder avec les besoins, aussi bien en généralistes qu’en spécialistes.

  • La mesure des taux d’utilisation des soins de santé, tels que les consultations de médecins, offre un moyen de déterminer si certaines catégories de population se heurtent à des problèmes d’accès. La difficulté de consulter des généralistes ou des spécialistes en raison d’un coût excessif, de longs délais d’attente ou de l’éloignement, peuvent entraîner une moindre utilisation de ces services et, de ce fait, un plus mauvais état de santé et des inégalités accrues en matière de santé.

  • Les problèmes dentaires touchent de manière diverse presque tous les adultes dans les pays de l’OCDE et 60 à 90 % des enfants d’âge scolaire (voir l’indicateur 1.10, « Santé dentaire des enfants »). Malgré des améliorations, ces problèmes persistent et plus fréquemment dans les catégories défavorisées. Aux États-Unis, par exemple, près de 50 % des personnes de 20 à 64 ans dans les catégories les plus pauvres avaient des caries dentaires non traitées en 2001-04, contre seulement 20 % dans les catégories les plus riches (NCHS, 2009). En Finlande, un quart des adultes ayant un bas niveau d’instruction avaient au moins 6 dents manquantes, contre moins de 10 % chez les plus instruits (Kaikkonen, 2007).

  • Le cancer est la deuxième cause de décès la plus courante dans les pays de l’OCDE, étant à l’origine de 27 % du total des décès en 2006. Chez les femmes, le cancer du sein est la forme la plus courante, représentant au moins 30 % des nouveaux cas chaque année et 16 % des décès par cancer en 2006. Le cancer du col de l’utérus constitue une autre part de 5 % des nouveaux cas et 3 % des décès par cancer chez les femmes (voir aussi l’indicateur 1.5, « Mortalité due au cancer »).