• Quels sont les domaines du système de soins de santé qui montrent un bon rapport qualité/coût ou qui présentent des possibilités d’amélioration des performances? Si les efforts nationaux et internationaux en cours, tels que le Système de comptes de la santé, fournissent de meilleures informations sur les dépenses de santé, les informations sur la valeur créée par les services de santé restent limitées. La qualité des soins, c’est-à-dire dans quelle mesure les soins sont dispensés conformément aux normes établies et avec des résultats optimaux, est un des aspects clés de cette valeur.

  • L’asthme, affection qui se caractérise par une hyperréactivité et une inflammation chronique du système bronchique, est la maladie chronique la plus courante chez l’enfant et sa prévalence s’est accrue au cours des dernières décennies. La prévalence de l’asthme chez les enfants aux États-Unis a doublé depuis les années 80 pour atteindre 9 % (Moorman et al., 2007). L’asthme persiste à l’âge adulte chez au moins 25 % des enfants (Sears et al., 2003). Approximativement 30 millions de personnes en Europe souffrent d’asthme (Masoli et al., 2004). La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), ou bronchite chronique, est actuellement la quatrième cause de décès dans le monde (OMS, 2006). Le facteur de risque le plus important est la consommation de tabac qui est la cause de 80 % à 90 % des cas de MPOC. Les fumeurs ont plus de dix fois plus de risque de mourir de MPOC que les non-fumeurs (HHS, 2004). Environ 11.2 millions de personnes aux États-Unis ont une MPOC déclarée et 24 millions ont des signes de dégradation de la fonction pulmonaire pouvant correspondre aux premiers stades d’une MPOC (ALA, 2009).

  • Le diabète est devenu un des principaux problèmes de santé publique du XXIe siècle, amplifié par la croissance des taux d’obésité. Plus de 150 millions d’adultes sont touchés dans le monde, et on s’attend à un doublement d’ici 25 ans (King et al., 1998; FID, 2006). Dans les pays de l’OCDE, on estime que la prévalence s’élève à plus de 6 % de la population de 20 à 79 ans en moyenne en 2010, avec moins de 5 % en Islande, en Norvège et au Royaume-Uni et jusqu’à plus de 10 % au Mexique et aux États-Unis (voir l’indicateur 1.12 « Prévalence et incidence du diabète »). Le diabète est la première cause de cécité dans les pays industrialisés et la cause la plus répandue d’insuffisance rénale terminale aux États-Unis, en Europe et au Japon. Les individus souffrant d’un diabète de type 2 ont un risque de maladie cardiovasculaire deux à quatre fois plus élevé que les non-diabétiques (Haffner, 2000).

  • L’insuffisance cardiaque congestive, incapacité du coeur à assurer une circulation adéquate, est une affection grave dont la prévalence est estimée à environ 5 % au Portugal et au Danemark et à 3 % en Angleterre (Ceia et al., 2002; Raymond et al., 2003; Davies et al., 2001). Comme le risque de développer une insuffisance cardiaque augmente avec l’âge et en présence d’une maladie cardiovasculaire, on s’attend à ce que ses taux de prévalence augmentent sensiblement à l’avenir.

  • Si les maladies coronariennes demeurent la principale cause de décès dans la plupart des pays industrialisés, les taux de mortalité due à ces maladies sont en baisse depuis les années 70 (voir l’indicateur 1.4 « Mortalité due aux maladies cardiovasculaires »). Cette diminution peut être attribuée, dans une large mesure, à une baisse de la mortalité par infarctus aigu du myocarde (IAM) grâce à une amélioration du traitement en phase aiguë. Les soins dispensés en cas d’IAM ont évolué de façon spectaculaire dans les dernières décennies avec l’apparition des unités de soins coronariens dans les années 60 (Khush et al., 2005) puis l’apparition, dans les années 80, de traitements visant à rétablir rapidement la circulation sanguine coronarienne (Gil et al., 1999). Les succès sont d’autant plus remarquables que l’incidence de l’IAM ne semble pas avoir diminué (Goldberg et al., 1999; Parikh et al., 2009). Toutefois, de nombreuses études ont montré qu’une proportion considérable des patients d’IAM ne reçoivent pas les soins recommandés (Eagle et al., 2005). L’IAM représente environ la moitié des décès par maladie coronarienne, et le coût des soins administrés pour les maladies coronariennes représente jusqu’à 10 % des dépenses de santé des pays industrialisés (OCDE, 2003a).

  • Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) restent la troisième cause la plus courante de décès et d’incapacité dans les pays industrialisés (OMS, 2002). Des estimations indiquent qu’ils représentent entre 2 et 4 % des dépenses en soins de santé et qu’ils sont aussi à l’origine de coûts importants en dehors du système de soins de santé en raison de leur impact en matière d’incapacité (OCDE, 2003a). Dans les accidents ischémiques, qui représentent environ 85 % des cas, l’irrigation sanguine d’une partie du cerveau est interrompue, entraînant une nécrose de la partie touchée. Dans les accidents hémorragiques, la rupture d’un vaisseau sanguin cause un saignement dans le cerveau, entraînant habituellement des lésions plus étendues.

  • Les problèmes de santé mentale sont courants, et la schizophrénie et les troubles bipolaires sont parmi les dix premières causes d’années perdues en raison d’incapacité au niveau mondial (OMS, 2001).

  • Le cancer du col de l’utérus est pour une large part évitable. Le dépistage par un examen pelvien régulier et des frottis du col permet de déceler les lésions prémalignes, que l’on peut traiter efficacement avant l’apparition du cancer. Un dépistage régulier accroît aussi la probabilité de diagnostiquer les stades précoces du cancer et d’améliorer la survie (Gatta et al., 1998). Le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne font la promotion, parmi les populations des États membres, de programmes de dépistage du cancer (Union européenne, 2003 ; Commission européenne, 2008c). Les pays de l’OCDE ont institué des programmes de dépistage, avec une périodicité et des groupes cibles variables. En outre, la découverte du fait que le cancer du col de l’utérus est causé par la transmission sexuelle de certaines formes du papillomavirus humain a conduit à la mise au point de vaccins préventifs du cancer (Harper et al., 2006). L’efficacité et la sécurité de ces vaccins sont maintenant bien établies, mais des débats continuent dans un certain nombre de pays quant au rapport coûts-avantages et aux implications de programmes de vaccination des jeunes filles pour une maladie sexuellement transmissible (Huang, 2008).

  • Le cancer du sein est la forme de cancer la plus fréquente chez les femmes avec, aux États-Unis, une probabilité d’environ 11 % d’en être atteinte sur l’ensemble de la vie et une probabilité d’environ 3 % de décéder de cette maladie (Feuer et al., 2003). Autrement dit, une femme sur neuf sera atteinte d’un cancer d’un sein à un moment de sa vie et une sur 30 décédera de cette maladie. Le total des dépenses consacrées à soigner le cancer du sein représente généralement environ 0.5 ou 0.6 % du total des dépenses en soins de santé (OCDE, 2003a).

  • Le cancer colorectal est la troisième forme la plus courante de cancer aussi bien chez les femmes (après le cancer du sein et le cancer du poumon) que chez les hommes (après le cancer de la prostate et le cancer du poumon). Aux États- Unis, on estime les dépenses annuelles consacrées au traitement du cancer colorectal à environ 8.4 milliards USD (Brown et al., 2002). Les progrès du diagnostic et du traitement ont augmenté la survie au cours des dernières décennies.

  • La vaccination des enfants demeure une des interventions de santé publique offrant le meilleur rapport coût/ efficacité. Tous les pays de l’OCDE ou, dans certains cas, des autorités infranationales ont mis en place des programmes de vaccination reposant sur leur interprétation des risques et des avantages de chaque vaccin.

  • La grippe est une maladie infectieuse courante dans le monde qui touche des personnes de tous âges. Par exemple, aux États-Unis, entre 5 % et 20 % de la population est atteinte de la grippe chaque année (CDC, 2009b). La plupart des personnes qui contractent la maladie se rétablissent rapidement mais les personnes âgées et les personnes souffrant d’affections chroniques sont plus exposées au risque de complications, voire de décès. Entre 1979 et 2001, la grippe a entraîné en moyenne plus de 200 000 hospitalisations et 36 000 décès par an aux États-Unis (CDC, 2009b). L’impact de la grippe sur la population active est important même si la morbidité et la mortalité touchent principalement les personnes âgées et les personnes souffrant d’affections chroniques (Keech et al., 1998). En Europe, la grippe représente environ 10 % des arrêts de travail pour maladie et le coût de la perte de productivité en France et en Allemagne a été estimé entre 9.3 milliards et 14.1 milliards USD par an (Szucs, 2004).