• Ce chapitre présente des comparaisons concernant l’offre et l’utilisation de différents types de services et biens de santé dans les pays de l’OCDE. La fourniture de ces services et l’achat de biens tels que les produits pharmaceutiques représentent une grande partie des dépenses de santé décrites au chapitre 7.

  • Les consultations de médecins peuvent avoir lieu dans le cabinet ou la clinique du médecin, dans les services de consultations externes des hôpitaux ou, dans certains cas, au domicile des patients. Dans beaucoup de pays d’Europe (Danemark, Espagne, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République slovaque et Royaume-Uni), les patients sont obligés ou incités à consulter un généraliste qui joue un rôle de « filtrage ». Le généraliste peut alors les envoyer consulter un spécialiste, s’il le juge utile. Dans d’autres pays (Autriche, Corée, Islande, Japon, République tchèque et Suède), les patients peuvent consulter directement les spécialistes.

  • La diffusion des technologies médicales modernes est l’une des principales causes de l’augmentation des dépenses de santé dans les pays de l’OCDE. Dans cette section, on présente des données sur la disponibilité et l’utilisation de deux technologies de diagnostic – la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique (IRM).

  • Le nombre de lits d’hôpitaux donne une idée des ressources disponibles pour apporter des services aux patients hospitalisés. Cependant, il ne rend pas compte de la capacité qu’ont les hôpitaux de dispenser des soins d’urgence ou des interventions programmées sans hospitalisation. En outre, on ne considère dans cette section que les lits d’hôpitaux affectés aux soins aigus, ne prenant pas en compte les lits de psychiatrie ou des unités de soins de longue durée.

  • Les taux de sorties d’hôpital mesurent le nombre de personnes qui ont dû passer la nuit à l’hôpital durant l’année considérée. Avec la durée moyenne de séjour, c’est une mesure importante des activités hospitalières. Toutefois, les taux globaux de sorties ne prennent pas en compte les différences de « case mix » (c’est-à-dire du profil global des pathologies ayant conduit à l’hospitalisation).

  • La durée moyenne de séjour à l’hôpital est fréquemment utilisée comme indicateur de l’efficience. Toutes choses égales par ailleurs, un séjour plus court diminue le coût par sortie et déplace les soins vers le cadre moins onéreux des soins postaigus. Toutefois, un séjour plus court exige généralement une intensité de services plus élevée et coûte plus cher par journée d’hospitalisation. Un séjour trop court peut aussi compromettre l’efficacité du traitement et s’avérer préjudiciable au confort du patient ou à son rétablissement. Si cela se traduit par une augmentation des taux de réadmission, les coûts par épisode de maladie ne diminueront que modérément ou risquent même d’augmenter.

  • Les maladies cardiaques sont une cause majeure d’hospitalisation et de décès dans les pays de l’OCDE (voir l’indicateur 1.4). Le pontage coronarien et l’angioplastie sont deux interventions de revascularisation qui ont révolutionné le traitement des maladies cardiaques ischémiques au cours des dernières décennies.

  • L’insuffisance rénale terminale est une pathologie dans laquelle les reins irrémédiablement endommagés ne peuvent plus fonctionner normalement. Parmi les principaux facteurs de risque de l’insuffisance rénale terminale figurent le diabète et l’hypertension, deux pathologies dont la prévalence s’accroît, de manière générale, dans les pays de l’OCDE. Aux États-Unis, ces deux pathologies sont responsables de plus de 60 % (37 % pour le diabète et 24 % pour l’hypertension) des diagnostics primaires d’insuffisance rénale (USRDS, 2008). Au stade ultime de la maladie, les patients doivent être traités par dialyse ou transplantation. Le traitement par dialyse est plus onéreux et plus contraignant pour les patients en termes de qualité de vie (du fait de son caractère récurrent) qu’une transplantation réussie.

  • Les taux d’accouchement par césarienne ont augmenté dans tous les pays de l’OCDE au cours des dernières décennies. Cette augmentation s’explique, entre autres, par la réduction du risque de l’accouchement par césarienne, par les préoccupations relatives à la responsabilité pour faute médicale, par la commodité de la programmation pour les médecins et pour les patientes et par les changements de la relation médecin-patiente. Néanmoins, l’accouchement par césarienne reste une cause de mortalité maternelle accrue, de morbidité maternelle et infantile et de complications accrues pour les accouchements ultérieurs (Minkoff et Chervenak, 2003; Bewley et Cockburn, 2002; Villar et al., 2006). Ces préoccupations, auxquelles s’ajoute le coût financier plus élevé, soulèvent la question de savoir si les coûts de l’accouchement par césarienne ne sont pas supérieurs à ses avantages.

  • Au cours des 20 dernières années, le nombre d’actes réalisés en chirurgie de jour a régulièrement augmenté dans les pays de l’OCDE grâce aux progrès des technologies médicales, en particulier au développement d’interventions chirurgicales moins invasives, et à l’amélioration de l’anesthésie. Ces innovations ont accru l’efficacité des interventions et la sécurité des patients. Elles peuvent également réduire le coût unitaire des interventions en raccourcissant la durée de séjour. Toutefois, l’impact global sur les coûts dépend de la mesure dans laquelle toute utilisation accrue de ces interventions peut être compensée par une réduction du coût unitaire, en prenant en compte le coût des soins post-aigus.

  • La consommation de médicaments augmente dans les pays de l’OCDE non seulement en terme de dépenses (voir l’indicateur 7.4) mais également en volume (quantité). L’un des facteurs qui contribue à cette hausse de la consommation de médicaments est le vieillissement de la population, qui s’accompagne d’une augmentation de la demande d’un certain nombre de médicaments pour traiter les différentes maladies liées au vieillissement. Cependant, on observe également une hausse de la consommation de médicaments dans des pays où le processus de vieillissement de la population est moins avancé, ce qui indique que d’autres facteurs, tels que les habitudes de prescription des médecins ou la part payée par les patients, jouent aussi un rôle.