• Les performances des systèmes de santé du point de vue de l’accès et de la qualité dépendent dans une large mesure du nombre, de la composition, de la répartition et de la productivité, du personnel de santé. Les travailleurs de santé sont la pierre angulaire des systèmes de santé, et beaucoup de pays de l’OCDE révisent leurs stratégies des ressources humaines de manière à disposer d’un nombre suffisant de personnels de santé dotés des compétences adéquates et dans les environnements appropriés, pour répondre à la demande de services de santé de haute qualité.

  • Le secteur de la santé et le secteur social emploient un grand nombre de personnes dans les pays de l’OCDE, et qui va en augmentant. Les données présentées dans cette section couvrent les personnes qui travaillent dans le secteur de la santé ainsi que celles qui travaillent dans le secteur social (comprenant les soins de longue durée, la puériculture et d’autres types de travail social). Ces données couvrent les professionnels fournissant des services directs aux personnes ainsi que les personnels administratifs et auxiliaires.

  • Dans beaucoup de pays de l’OCDE, on s’inquiète de possibles pénuries de médecins (OCDE, 2008e). La présente section donne des informations sur le nombre de médecins par habitant dans les pays de l’OCDE, en distinguant le pourcentage d’hommes et de femmes et de généralistes et de spécialistes.

  • Le maintien ou l’augmentation du nombre des médecins nécessitent d’investir dans la formation de nouveaux médecins ou de recruter à l’étranger des médecins déjà formés (voir l’indicateur 3.4 « Médecins formés à l’étranger »). S’il faut environ dix ans pour former un médecin, on ne peut répondre à une pénurie présente qu’en recrutant des médecins qualifiés à l’étranger, à moins qu’il existe des médecins sans emploi dans le pays.

  • Les migrations internationales des médecins ont pris de l’importance au cours de la dernière décennie. En 2007, le pourcentage des médecins formés à l’étranger variait entre 3.1 % en France (ce chiffre est toutefois sous-estimé; voir l’encadré « Définition et écarts » ci-dessous) et 33.6 % en Irlande (graphique 3.4.1). La Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, où près d’un tiers du total des médecins ont été formés à l’étranger, enregistrent aussi des pourcentages élevés. Ce pourcentage est de 22.8 % (2006) en Australie et 25.9 % aux États-Unis.

  • Les niveaux de rémunération comptent parmi les facteurs qui influencent l’attrait des professions médicales. Ils influent aussi directement sur les dépenses de santé. Il est difficile de recueillir des données comparables sur la rémunération des médecins, parce que les pays collectent des données à partir de sources différentes couvrant différentes catégories de médecins et, souvent, ne prenant pas en compte toutes les sources de revenu (voir l’encadré « Définition et écarts » ci-dessous). Il convient donc d’interpréter ces données avec prudence.

  • Les gynécologues sont spécialisés dans les fonctions et les maladies affectant les femmes spécifiquement, notamment celles du système reproductif, tandis que les obstétriciens se spécialisent dans la grossesse et l’accouchement. Les médecins se spécialisent souvent dans ces deux domaines à la fois, et les données présentées dans cette section ne permettent pas de distinguer ces deux spécialités. Les sages-femmes fournissent des soins et des conseils aux femmes durant la grossesse et les différentes phases de l’accouchement et pendant la période postnatale, pour les cas sans complications. Elles mettent au monde les enfants dans le cadre d’une pratique indépendante ou en collaboration avec des médecins et des infirmières.

  • À tout moment, environ 10 % de la population adulte déclare souffrir d’une forme ou d’une autre de trouble mental ou comportemental (OMS, 2001). Les personnes ayant des problèmes de santé mentale peuvent recevoir de l’aide d’un éventail de professionnels, tels que les généralistes, psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, travailleurs sociaux, infirmières spécialisées, etc. En Europe, d’après une enquête de population réalisée en 2005-06, 13 % de la population en moyenne dans les pays de l’Union européenne déclaraient avoir demandé l’aide d’un professionnel de santé pour un problème psychologique ou émotionnel au cours de l’année précédente (Eurobaromètre, 2006). Parmi les personnes qui ont cherché de l’aide, deux tiers (67 %) ont consulté un généraliste, 15 % un psychiatre et encore 15 % un psychologue (graphique 3.7.3).

  • Les infirmières constituent habituellement la catégorie la plus nombreuse des professionnels de santé, dépassant largement en nombre les médecins dans la plupart des pays de l’OCDE. Les infirmières jouent un rôle essentiel dans la dispensation de soins de santé, dans les structures traditionnelles comme les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée mais aussi, de plus en plus, dans les centres de soins primaires (en particulier pour les soins aux personnes souffrant de maladies chroniques) et au domicile des patients. Toutefois, un grand nombre de pays s’inquiètent d’une pénurie de personnel infirmier et cette inquiétude pourrait fort bien s’intensifier dans les années à venir, car la demande d’infirmières va continuer à s’accroître alors que le vieillissement de la génération des « baby-boomers » va générer une vague de départs à la retraite parmi le personnel infirmier. Ces préoccupations conduisent de nombreux pays à prendre des mesures pour augmenter le nombre de nouvelles infirmières formées et pour accroître la rétention des infirmières dans la profession (OCDE, 2008e).

  • Beaucoup de pays de l’OCDE ont pris des mesures ces dernières années pour augmenter le nombre d’élèves en études infirmières en réponse aux préoccupations concernant les pénuries d’infirmières, présentes ou prévisibles. Il est particulièrement important d’accroître l’investissement dans la formation des infirmières eu égard au vieillissement de la population infirmière dans de nombreux pays et au fait que les infirmières de la génération du « baby-boom » approchent de la retraite.

  • Le niveau de rémunération des infirmières est un des facteurs qui influent sur la satisfaction professionnelle et sur l’attrait de la profession. Il a aussi un effet direct sur les coûts, étant donné que les salaires représentent une des principales lignes de dépenses des systèmes de santé.

  • Les dentistes sont les principaux fournisseurs de soins dentaires, bien que certains services soient aussi fournis par des hygiénistes dentaires, des assistants dentaires et des prothésistes dentaires. La plupart des dentistes dans les pays de l’OCDE travaillent dans leur propre cabinet ou dans un cabinet de groupe (cliniques dentaires), bien qu’une petite proportion travaillent aussi dans les hôpitaux et autres établissements de soins de santé.

  • Les pharmaciens ont un rôle d’assistance auprès des personnes pour l’obtention des médicaments et pour que ceux-ci soient utilisés d’une manière sûre et appropriée. Dans la plupart des pays, ils ont suivi des études de pharmacie au niveau universitaire et ont passé un examen administré par l’autorité réglementaire pour obtenir l’autorisation d’exercer.