• Le pourcentage d’individus qui, parmi une population donnée, bénéficient de la prise en charge d’un éventail de services de base donne une première idée de l’accès aux soins et de la protection financière offerte. Cependant, il ne s’agit là que d’une mesure partielle de l’accessibilité et de la couverture des soins, étant limitée au nombre d’individus bénéficiant de ladite couverture. La couverture sanitaire universelle dépend également de la gamme de services pris en charge et du degré de participation des patients à leur coût. Ces services doivent au surplus être d’une qualité suffisante. Les indicateurs de ce chapitre renseignent sur l’accès aux soins et sur différentes dimensions de la couverture, tandis que l’on trouvera au chapitre 6 des indicateurs sur la qualité et les résultats des soins.

  • Outre la part de la population ayant droit aux services de santé de base, l’étendue de la couverture de santé est définie par l’éventail des services compris dans l’ensemble de prestations défini par le régime public et par la proportion des coûts pris en charge. Le permet d’apprécier l’étendue de la couverture globale, ainsi que la couverture de certains services de santé, à travers la part des dépenses couvertes par les régimes publics ou par l’assurance maladie obligatoire. Les différences d’un pays à l’autre peuvent être dues à l’inclusion de certains biens et services (par exemple, un médicament ou un traitement médical particulier) dans l’ensemble de prestations défini par le régime public ou au contraire à leur exclusion, à des mécanismes différents en matière de participation financière des patients ou au fait que des services ne soient couverts que pour certaines catégories de la population dans un pays donné (les soins dentaires, par exemple).

  • Les services de soins primaires sont le principal point d’entrée dans le système de santé. Les indicateurs sur l’utilisation de ces services constituent donc un baromètre critique de l’accessibilité, les données par revenu illustrant le degré des inégalités d’accès.

  • Chacun devrait pouvoir accéder aux services de santé quand il en a besoin, quelle que soit sa situation socioéconomique. Il s’agit d’un principe fondamental qui sous-tend les systèmes de santé de tous les pays de l’OCDE. Pourtant, dans 23 pays de l’OCDE, un quart en moyenne des personnes âgées de 18 ans ou plus déclarent que leurs besoins ne sont pas satisfaits (définis comme soins repoussés ou abandonnés) pour des raisons de disponibilité ou de coût des services qui compromettent leur accès à ceux-ci. Les individus peuvent également renoncer aux soins par peur ou par méfiance à l’égard des prestataires de services de santé. Les stratégies visant à réduire les besoins non satisfaits, en particulier chez les plus démunis, doivent s’attaquer aux obstacles à l’accès, qu’ils soient financiers ou non (OCDE, 2019[1]).

  • Lorsque les systèmes de santé n’offrent pas une protection financière adéquate, les individus risquent de ne pas avoir de moyens financiers suffisants pour payer les soins ou satisfaire d’autres besoins fondamentaux. En conséquence, le manque de protection financière peut restreindre l’accès aux soins, fragiliser l’état de santé, accentuer la pauvreté et exacerber les inégalités en matière de santé et sur le plan socioéconomique. Globalement, dans les pays de l’OCDE, un peu plus d’un cinquième des dépenses de santé sont réglées directement par les patients (voir l’indicateur « Financement des dépenses de santé »). Les individus se retrouvent dans une situation financière difficile lorsque ces paiements directs deviennent élevés au regard de leurs moyens. Les ménages pauvres et ceux qui doivent supporter les coûts d’un traitement de longue durée, comme celui des médicaments prescrits en cas de maladie chronique, sont particulièrement vulnérables.

  • L’accès aux soins médicaux nécessite un nombre suffisant de médecins et une répartition géographique équitable de ces derniers sur l’ensemble du pays. La concentration des médecins dans une région et des pénuries dans d’autres peuvent créer des inégalités d’accès aux soins de santé – un accroissement de la durée de déplacement ou des délais d’attente. La répartition inégale des médecins et les difficultés à les recruter et à les retenir dans certaines régions posent un problème majeur dans la plupart des pays de l’OCDE, en particulier ceux où il existe des zones isolées à faible densité de population, et des zones rurales et urbaines défavorisées.

  • Les longues attentes avant une chirurgie élective (non urgente) suscitent le mécontentement des patients car elles retardent les bienfaits escomptés du traitement tandis que la douleur et les handicaps perdurent. Elles résultent d’une interaction complexe entre la demande et l’offre de services de santé, les médecins jouant un rôle essentiel sur les deux plans. La demande de services de santé et de chirurgie élective est déterminée par l’état de santé de la population, l’évolution des technologies médicales (dont la simplification de nombreuses procédures, comme les opérations de la cataracte), les préférences des patients et la part des frais laissés à la charge de ces derniers. Cela étant, les médecins jouent un rôle central dans la décision d’opérer ou non un patient. Du côté de l’offre, la disponibilité de chirurgiens, d’anesthésistes ou d’autres personnels de santé présents dans les équipes chirurgicales ainsi que l’existence des équipements médicaux nécessaires ont une incidence sur les taux d’activité chirurgicale.