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  • Ce chapitre examine les progrès accomplis au regard d’un certain nombre d’indicateurs qui avaient été proposés dans l’édition 2003 du Rapport sur la coopération pour le développement en vue de mesurer la contribution apportée par la communauté du développement à un recul durable de la pauvreté. Il montre que des avancées ont été enregistrées sur de nombreux fronts mais qu’elles demeurent relativement modestes. Les indicateurs retenus synthétisant les résultats de multiples décisions d’une multitude d’acteurs, la lenteur relative de l’évolution globale qu’ils veulent retracer n’a rien d’étonnant. Reste qu’une nette accélération des progrès s’impose si la communauté du développement souhaite réellement aider autant qu’elle le devrait les pays pauvres à se rapprocher des objectifs du Millénaire pour le développement.

  • Les examens par les pairs ont permis de porter un grand nombre de questions à l’attention du Comité d’aide au développement au cours des cinq dernières années. Dans ce chapitre ont été retenues douze leçons parmi les enseignements marquants qui ont été dégagés ou confirmés durant cette période au sujet des moyens de gérer l’aide avec efficacité pour assurer l’obtention de résultats dans le domaine du développement. Ainsi, en ce qui concerne la stratégie, il apparaît important de : i) déterminer l’assise juridique et politique la plus adaptée; ii) gérer avec clairvoyance les intérêts nationaux concurrents; iii) renforcer la cohérence des politiques au service du développement; et iv) investir dans la production, la mesure et la diffusion des résultats des activités financées par l’aide. S’agissant de la gestion en matière organisationnelle, il est nécessaire de : v) définir une structure de direction efficace; vi) remédier à la dispersion institutionnelle; vii) gérer avec plus de cohérence les contributions aux organismes multilatéraux; et viii) décentraliser la gestion au profit du terrain. Quant à la gestion de la mise en oeuvre, il est essentiel de : ix) planifier judicieusement l’accroissement de l’aide au développement; x) suivre une approche ciblée sur un certain nombre de pays et de secteurs; xi) privilégier la gestion axée sur les résultats, l’évaluation et le contrôle de la qualité; et xii) faire de la gestion des ressources humaines une priorité.

  • Le présent chapitre rend compte des efforts actuellement déployés pour mettre en pratique la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, plus particulièrement dans le domaine de la santé. Y sont également exposés les enseignements à tirer des travaux relatifs à l’efficacité de l’aide pour des priorités essentielles de l’action à l’appui du développement comme l’égalité des sexes, la viabilité environnementale et les droits humains. La santé est un secteur complexe où se rencontrent tous les défis inventoriés dans la Déclaration de Paris. Elle occupe aussi une place de choix dans le débat sur l’efficacité de l’aide, les donneurs et les pays partenaires s’appliquant à y mettre en pratique les principes énoncés dans la Déclaration de Paris. De nombreuses difficultés restent à surmonter, notamment : i) concentrer l’attention sur les résultats et mettre en place les capacités nécessaires à l’évaluation des progrès accomplis; ii) veiller à l’appropriation et s’assurer que les pays, y compris les acteurs de la société civile, sont associés à la conception et à la mise en oeuvre des initiatives; iii) privilégier une action collective qui mette à profit l’avantage comparatif de chaque partenaire; iv) prêter attention aux pays se trouvant dans des situations précaires, où une aide durable, harmonisée et coordonnée est essentielle.

  • La réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement demeure au centre des politiques suivies par les donneurs. En appuyant leur action sur les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté conduites par les pays partenaires, les donneurs contribuent à faire reculer la pauvreté, dans les pays les plus pauvres, mais aussi dans les pays à revenu intermédiaire. La Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide influe sur la façon dont les donneurs procèdent – ils ont mis en place des plans d’action pour en assurer la mise en oeuvre, et nombre d’entre eux entreprennent de vastes réformes institutionnelles et opérationnelles. L’appropriation, l’alignement et l’harmonisation retiennent particulièrement l’attention des donneurs, qui s’efforcent par ailleurs de mettre en place une gestion axée sur les résultats. Certains rendent compte de leurs réalisations en termes d’efficacité de l’aide, montrant que des progrès ont été réalisés dans ce sens. L’égalité homme-femme est une priorité pour tous les donneurs: nombre d’entre eux ont élaboré des politiques spécifiques, des plans d’action et des orientations pour en faciliter l’application sur le terrain. L’égalité homme-femme est à la fois une question transversale, et une question sectorielle, devant bénéficier de ressources allouées à cet effet. La violence à l’encontre des femmes, le rôle des femmes dans les situations de conflit, ainsi que les droits des femmes sont des domaines d’intervention clés.

  • Le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE est le principal organe au sein duquel les grands donneurs bilatéraux s’appliquent ensemble à coordonner les activités de coopération pour le développement et à accroître l’efficacité de leurs efforts en faveur d’un développement durable. Le CAD, l’un des principaux comités de l’OCDE, compte 23 membres. Il présente cependant trois caractéristiques qui le distinguent des autres comités au sein du Secrétariat de l’OCDE. Premièrement, il se réunit plus fréquemment que ces derniers (environ quinze fois par an) et son président est en poste au siège de l’OCDE, à Paris. Deuxièmement, il est habilité à formuler des recommandations à caractère contraignant sur les questions de sa compétence à l’intention des pays représentés au Comité, ainsi que du Conseil (comme la Recommandation de 2001 sur le déliement de l’aide aux pays les moins avancés). Troisièmement, son président publie chaque année un rapport sur les efforts et les politiques des membres du CAD. Ce rapport constitue le principal document de référence annuel pour les statistiques et les analyses concernant les tendances les plus récentes dans le domaine de l’aide internationale.