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  • Compte tenu de l’influence grandissante des compétences sur la prospérité économique et sociale, il faut maintenant utiliser des mesures directes du capital humain pour comprendre comment les compétences se développent au fil du temps et comment elles contribuent à la croissance sociale et économique. Ainsi, PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) et PIAAC (Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes), deux des programmes internationaux les plus complets de l’OCDE pour évaluer les compétences, auxquels s’ajoutent d’autres évaluations nationales et régionales, sont des outils indispensables pour dresser un bilan du capital humain des pays et pour harmoniser les objectifs des politiques avec les besoins de la société. Les comparaisons internationales fournissent de bons indicateurs des progrès réalisés et des défis à venir.

  • Le besoin de plus en plus pressant de réunir des données probantes comparables, à l’échelle internationale, sur la performance des élèves au cours des années de scolarité obligatoire a incité 70 gouvernements à investir dans l’évaluation du PISA en 2009. De plus, six pays – l’Australie, le Canada, le Danemark, la République tchèque, la Suisse et l’Uruguay – ont choisi d’utiliser l’évaluation du PISA comme point de départ d’une enquête longitudinale auprès des jeunes.

  • Le développement des compétences en compréhension de l’écrit est un processus dynamique qui comporte des gains et des pertes. En bas âge, les gains reposent sur la maîtrise initiale de la lecture, mais plus tard, les gains et les pertes dépendent de la participation ou de l’absence de participation à des activités qui favorisent le maintien des acquis. Une étude de ce genre est d’une importance capitale dans la mesure où elle aborde des préoccupations de politique publique partagées par de nombreux pays. Ce premier chapitre présente les principaux concepts examinés dans le présent rapport.

  • Ce chapitre propose une description des trois sources de données utilisées pour examiner les gains d’apprentissage ainsi qu’une présentation du Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA) au Canada et de l’Enquête auprès des jeunes en transition (EJET), une étude longitudinale en lien avec PISA. On y trouve aussi une description détaillée de PISA-24 et de questions connexes concernant la qualité des données, ainsi qu’un bref aperçu des systèmes d’éducation du Canada.

  • L’enquête PISA-24 a révélé un accroissement important des compétences en compréhension de l’écrit entre l’âge de 15 ans et l’âge de 24 ans chez tous les jeunes évalués. Par exemple, le nombre de jeunes dont les scores sont inférieurs au niveau 3 de l’échelle PISA – une mesure déterminante de la réussite dans le programme PISA – est passé de 21 % en 2000 à 7 % en 2009. Cependant, le rythme auquel les jeunes acquièrent des compétences varie sensiblement. Les différences de performance sont liées à certaines caractéristiques des élèves, qui ne changent pas au fil du temps. Des écarts de performance perdurent, certes, mais ils se sont amoindris au cours des neuf années entre la première et la deuxième évaluation.

  • Le présent chapitre est consacré à l’étude de l’amélioration des compétences en compréhension de l’écrit, observée entre 15 et 24 ans, et vise à établir si cette amélioration correspond, est supérieure ou est inférieure aux prévisions. Par exemple, les évaluations PISA-15 et PISA-24 montrent que les élèves poursuivant leurs études ont enregistré une augmentation de score de 59 points au cours de chacune des neuf années séparant ces deux évaluations, mais que le niveau de performance en compréhension de l’écrit à l’âge de 24 ans est inférieur à celui estimé pour les élèves à la fin de la scolarité obligatoire. Ces constats portent à croire que les gains de compétences ne se poursuivent pas au même rythme annuel que celui mesuré en 2000, quand les élèves étaient âgés de 15 ans. L’acquisition de compétences révélée par l’évaluation PISA-24 est ensuite analysée au sein du cadre de compréhension de l’écrit du PISA.

  • L’une des caractéristiques distinctives de l’amélioration des compétences en compréhension de l’écrit avant et après l’âge de 15 ans est que les élèves très performants acquièrent des compétences à un rythme inférieur à celui des élèves moins performants ; ainsi, certains groupes d’élèves plutôt peu performants en compréhension de l’écrit à 15 ans avaient pu combler en partie, à 24 ans, l’écart qui les séparait des plus performants lors de l’évaluation PISA-15. Le présent chapitre dévoile d’autres données probantes de la convergence des compétences en compréhension de l’écrit en examinant comment le milieu familial et le milieu scolaire influent sur les compétences en compréhension de l’écrit à l’âge de 15 ans, ainsi que sur l’accroissement de ces compétences entre 15 et 24 ans. Point important s’il en est : les jeunes plus enclins à apprendre de manière autonome n’obtiennent pas d’aussi bons résultats dans les environnements fortement structurés, que l’on retrouve souvent durant la période de scolarité obligatoire, mais semblent se démarquer dans les environnements où ils jouissent d’une plus grande autonomie.

  • Ce chapitre présente la relation entre le choix des jeunes de poursuivre leur scolarité ou d’intégrer le marché du travail, d’une part, et leurs compétences en compréhension de l’écrit et l’accroissement de celles-ci, d’autre part. Les jeunes ayant terminé des études universitaires ont généralement obtenu des résultats élevés à l’étude PISA-15 lorsqu’ils étaient âgés de 15 ans et possèdent toujours une bonne longueur d’avance à l’âge de 24 ans sur leurs pairs qui ont choisi un autre parcours. Les jeunes n’ayant pas poursuivi d’études post-secondaires continuent pourtant d’acquérir des compétences en compréhension de l’écrit après l’âge de 15 ans – ils acquièrent d’ailleurs celles-ci à un rythme semblable ou plus rapide que celui des jeunes diplômés universitaires. En revanche, l’expérience professionnelle ne semble jouer qu’un rôle secondaire dans l’accroissement des compétences après l’âge de 15 ans. D’autres périodes de transitions, telles que le départ du foyer parental et le mariage, font aussi l’objet d’un examen. Le rôle de l’autodétermination active semble être un facteur important pour expliquer les écarts d’accroissement de compétences tout au long de ces transitions de vie.

  • Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) vise à évaluer dans quelle mesure les élèves de 15 ans qui approchent de la fin de leur scolarité obligatoire ont acquis les savoirs et les savoir-faire nécessaires pour participer pleinement à la société. Cette enquête triennale porte essentiellement sur la performance des élèves en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences.

  • L’échantillon de l’évaluation PISA-24 est représentatif des jeunes Canadiens qui étaient âgés de 15 ans en 2000. Pour que l’échantillon demeure représentatif, le coefficient de pondération d’échantillonnage initial de PISA-15 appliqué aux données doit être modifié afin de tenir compte de l’attrition dans l’EJET et du fait que seul un sous-échantillon des participants à l’EJET avait répondu à l’évaluation PISA-24.